Burnat-Provins Marguerite
Années de naissance et de décès
1872-1952
Biographie
Marguerite Burnat-Provins est née le 26 juin 1872 à Arras (ou Douai selon les sources), dans le Pas-de-Calais (Nord de la France). En 1891 elle part à Paris étudier la peinture. Elle y devient l'élève puis le modèle de Benjamin Constant.
En 1895 elle épouse un architecte veveysan, Adolphe Burnat. Avec lui, elle s'installe en Suisse et aménage son atelier à La Tour-de-Peilz.
Elle découvre ensuite le Valais grâce au peintre Ernest Bieler (1863-1948), et rejoint les protagonistes de l'Ecole de Savièse. Elle se met alors à écrire. Dès lors elle chante la beauté du pays à travers sa peinture et sa poésie. Marguerite Burnat-Provins publie ses premiers écrits dans la Gazette de Lausanne.
A Savièse, en 1906, elle rencontre également celui qui deviendra son deuxième mari, Paul de Kalbermatten, qu'elle épousera à Londres en 1910 après avoir divorcé d'Adolphe Burnat. L'ingénieur valaisan lui inspirera ses vers les plus brûlants, dans Le Livre pour toi (1907) ouvrage largement autobiographique dans lequel elle exprime son amour et sa passion. Leur relation adultère va causer beaucoup de scandales en Valais, tout comme le livre de Marguerite Burnat-Provins. A la fin de l'année 1906, après un voyage en Europe, elle se voit du reste signifier qu'elle est désormais indésirable à Savièse. La famille de Paul de Kalbermatten ne l'acceptera d'ailleurs comme membre de la famille qu'en 1946, à la mort du premier mari de Marguerite Burnat-Provins.
Ensemble ils vont voyager, au gré du travail de Paul, et Marguerite découvre entre autres l'Orient (Syrie et Liban) et l'Afrique du Nord (Maroc).
Marguerite Burnat-Provins a écrit une vingtaine d'ouvrages en prose poétiques. Ses œuvres picturales sont des "tableaux de la vie rurale proches de ceux de l'école de Savièse en Valais, des compositions décoratives et, à partir de 1914, près de trois mille dessins étranges nés d'hallucinations récurrentes".[1]
Militant pour la sauvegarde du patrimoine, elle est une des fondatrices en 1903 (ou 1905 selon les sources) de la "Ligue pour la Beauté", futur " Heimatschutz" ou "Patrimoine suisse".
Malgré une santé fragile, Marguerite Burnat-Provins décède à Grasse (Provence) en 1952, à l'âge de 80 ans.
Bibliographie sélective
- La Cordalca, Lyon : Ed. Provincia, 1943
- Le voile, Paris : Albin Michel, 1929
- La servante, Paris : P. Ollendorff, 1914
- Le cœur sauvage, Paris : E. Sansot, 1909
- Le livre pour toi, Paris : E. Sansot, 1907
- Petits tableaux valaisans, 1903
Pour en savoir plus
- Catherine Dubuis, Les forges du paradis. Histoire d'une vie: Marguerite Burnat-Provins, Vevey : L'Aire,1999
- Catherine Dubuis, Pascal Ruedin, Marguerite Burnat-Provins, Lausanne : Payot, 1994
- Géraldine Savary, "La vie de Marguerite Burnat-Provins, racontée par Catherine Dubuis" sur le site Domaine public.
- "Marguerite Burnat-Provins se livre, s'affiche et s'expose", exposition du 2 octobre 2008 au 30 janvier 2009, BCU Riponne, sur le site de l'UNIL
- Fonds d'archives du Centre de recherches sur les lettres romandes sur Marguerite Burnat-Provins à l'UNIL
Sources
- Catherine Dubuis, Burnat (-Provins), Marguerite, in Dictionnaire historique de la Suisse.
- Marguerite Burnat-Provins sur le site des Editions Plaisir de Lire
- Isabelle Quinodoz, Ecrivains contemporains du Valais romand; essai de bibliographie, Sion : Annales valaisannes, 1977, pp. 29-35.
- Alain Nicollier, Henri-Charles Dahlem, Dictionnaire des écrivains suisses d'expression française, Genève : Ed. GVA, 1994, 2 vol, pp. 146-150.